Hans Berger Autoportrait1967 - Pastel
Le musée d'Aix en Provence propose à ses visiteurs, compris dans le prix de la visite, d'aller visiter le superbe espace muséal installé dans la Chapelle des Pénitents blancs et qui abrite le collection de Jean Planque qui travailla durant de très nombreuses années à la Galerie Beyeler de Bâle. A la faveur de ce travail, Jean Planque rencontra des collectionneurs, des conservateurs et surtout des artistes comme Dubuffet, Giacometti, Picasso et constitua une fort belle collection de peintures qu'il légua à une fondation créée trois ans après la mort de son épouse. La Communauté du Pays d'Aix a signé en 2010 avec la Fondation Jean et Suzanne Planque de Lausanne une convention de dépôt pour 15 ans des œuvres réunies par Jean Planque, afin qu'elles puissent être conservées et présentées de manière permanente, et qui sont exposées dans la Chapelle. Chaque été, le site propose une exposition dans les tribunes qui présente un peintre "découvert" par Planque, et cette année, il s'agit d'Hans Berger. Elle dure jusqu'au 6 septembre 2015.
Jean Planque recontra Hans Berger en 1957, à l'occasion d'une exposition organisée pour ce dernier par la galerie Beyeler pour laquelle il travaillait depuis peu. Planque avait 47 ans et le peintre en avait 75. Leur rencontre fut immédiatement chaleureuse : leurs idées sur l'art concordaient et Berger était de ces artistes que Planque affectionnait particulièrement : humble et élégant, solitaire, travailleurs et méditatif et surtout, entièrement voué à son oeuvre.
Né en 1882 à Bienne (frontière linguistique entre la Suisse romande et la Suisse allemande) dans une famille modeste puisque son père était horloger, Hans Berger déménage en 1896 avec ses parents à Genève, où il fait ses études au collège en français. Puis il rentre comme apprenti dans un bureau d'architecte. A partir de 1902, il continue ses études d'architecte à Paris mais rapidement, malgré son manque de formation académique il décide de se consacrer à la peinture. Il séjourne en Bretagne, en Provence, dans les Alpilles, en Camargue puis s'isole en Savoie pour y peindre des paysages. Sa première exposition à Genève, en 1911; lui vaut de sévères critiques de la presse locale. Il se marie en 1914 et s'installe dans la campagne genevoise.
Johannes, père de l'artiste - 1911-1913 - Collection privée, Suisse
Né en 1882 à Bienne (frontière linguistique entre la Suisse romande et la Suisse allemande) dans une famille modeste puisque son père était horloger, Hans Berger déménage en 1896 avec ses parents à Genève, où il fait ses études au collège en français. Puis il rentre comme apprenti dans un bureau d'architecte. A partir de 1902, il continue ses études d'architecte à Paris mais rapidement, malgré son manque de formation académique il décide de se consacrer à la peinture. Il séjourne en Bretagne, en Provence, dans les Alpilles, en Camargue puis s'isole en Savoie pour y peindre des paysages. Sa première exposition à Genève, en 1911; lui vaut de sévères critiques de la presse locale. Il se marie en 1914 et s'installe dans la campagne genevoise.
La (modeste) maison construite par Berger à Aire-la-Ville
C'est là, à Aire-la-Ville, qu'il construit sa maison dont, quoi de plus normal, il conçoit lui-même les plans. Il finit par asseoir sa réputation d'artiste de premier plan, du moins en Suisse. Durant la deuxième guerre mondiale, très affecté par le conflit, il peint peu et ses toiles sont sombres. Après la guerre, sa carrière reprend, même s'il s'essaie alors à pratiquer l'architecture, en particulier en restaurant un bâtiment pour une amie. En 1967-68 une grande exposition rétrospective lui est consacrée à Berne, et il meurt à Aire-la-Ville, fort âgé, en 1977.
Composition 1909 - Hoirie Charles Aeschimann
Pins et collines 1910 - Collection privée
Entre 1908 et 1911, Hans Berger a ramené de ses voyages en France des toiles dans lesquelles on a souvent décelé des influences : ici, Gauguin, Van Gogh, là Matisse ou Cézanne. Mais le développement de son art est tel qu'aucun de ses emprunts n'entrave sa personnalité.
Si, en l'occurence, ces Pins et Collines de Provence peuvent faire penser à l'art de certains expressionnistes allemands, il faut rappeler que ces paysages, aux jaillissements de couleur brute, sont antérieurs aux groupes d'avant-garde, notamment à celui du Blaue Reiter munichois, auquel il pourrait faire penser.
Cézanne à l'ouvrage - Aquarelle
Pré et amandiers - 1910
Le Paysan - 1922 - Kunstmuseum Solothurn, Dübi-Müller-Stiftung
Hans Berger n'a jamais oublié son enfance à la campagne dans la région pauvre et alors inondée du Seeland. Il en a gardé une vive affection pour la vie de la ferme, ses activités, ses occupants. Ici, le peintre campe un paysan genevois, fier de son état, en exaltant sa silhouette massive et tranquille sur le fond sombre d'une porte de grange. Une gamme resserrée de gris, d'infimes traces de jaune ici et là, la composition est simple et rigoureuse, le corps plein de force et prêt à l'effort.
Le Baigneur, Collection privée Suisse (prêté au musée d'Aix). Lors d'une de ses nombreuses visite à l'atelier d'Aire-la-Ville, Jean Planque avait repéré cette toile, peinte en 1955. En 1963 il écrit au peintre, à son sujet "Je vois ce tout beau tableau sur le chevalet. Vous savez "celui" qui retire sa chemise sur son bâteau attaché à une des rives du Rhône, ce tableau recousu, rajouté, ce tabealu à sa "dimension" exacte. Ni trop grand, ni trop petit. Et bien généreusement peint, largement. Ce beau paysage gris vert clair. Et cette eau du Rhône mêlée à celle d'Arve. Un peu trouble. N'est-ce pas vrai ? C'est bien ainsi, hein !!". Et il ajoute en marge "Vous savez, je le pense, c'est un "tout" grand tableau". C'est la petite fille de l'artiste qui a déposé cette toile et le dessin prépartoire à la fondation Jean et Suzanne Planque.
Baigneurs, dessin préparatoire 1954-55 - Collection privée Genève
Planque regrettait vivement de ne pouvoir posséder un tableau du début de la carrière de l'artiste, et à l'occasion de l'exposition de Berne en 1967, il négocia directement avec l'artiste l'achat de Du vert (1965). Cette toile faite d'une vibration chromatique établie sur un seul ton, évoque la fraîcheur d'une grotte végétale. C'est en fait le jardin de l'artiste où les deux hommes aimaient à se retrouver pour bavarder. La touche est libre, rapide, nette évoquant la palpitation de la lumière sous la chaleur d'un jour d'été.
Les pastels - 1966 - Collection privée, Suisse