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Channel: Bon sens et Déraison
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JE ME SUIS PROMENÉE DANS LA PEINTURE (1)

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Une journée un peu épique que celle qui nous vit partir, de bon matin, par un bus Cotral, bourré de gens allant travailler, et assez brinquebalant, subir les embarras de la circulation romaine au point de mettre presque deux heures pour parcourir moins de 30 kilomètres, affronter le soir le même trajet en choisissant une autre ligne qui nous fit nous perdre dans la campagne jusqu'à des villages sans issue où notre chauffeur de car zigzaguait avec entrain dans les ruelles avant de faire demi-tour, nous laissant perplexes et vaguement inquiets... Mais une journée mémorable et qui me laissera une impression de béatitude et de fierté qui n'est pas prête à disparaître.


Car en effet, ce jour-là, j'étais dans le décor ! Enfin ... mais oui !! Depuis le temps que j'admire, de-ci de-là, entre musées, collections et expositions, les délires inspirés des peintres ayant fait leur Tour d'Italie et s'étant rendu, fort classiquement, à Tivoli pour en faire des paysages romantiques aux multiples interprétations, certains l'ayant même transformé en port... eh bien cette fois-ci j'y étais !! Dans le paysage... dans ce fameux Val d'Enfer que tous ont peint autant avec leurs yeux qu'avec leur imagination et leur sensibilité.


Grâce, comme toujours, à l'excellent FAI(1)  qui a fait, là encore, oeuvre remarquable, nous avons pu parcourir en toute quiétude, et pourtant avec un petit parfum d'aventure lié aux souvenirs des toiles si souvent admirées, cette vallée de l'Aniene aux grottes multiples et aux cascades enivrantes. 


En fait, on visite les jardins et aménagements réalisés au temps de Grégoire XVI (d'où le nom trompeur de Villa Gregoriana) pour domestiquer la rivière dont les débordements fréquents faisaient des ravages en ce lieu, surnommé du coup la valle dell'inferno. Il fit supprimer deux des quatre cascades qui animaient le lieu mais celles qui restent sont vraiment très suggestives et fort spectaculaires.


On dévia les eaux de la rivière, on construisit un joli pont qui ne dépare dans le paysage et l'ensemble fut planté d'arbres aux essences variées mais respectant l'idée que l'on se faisait et qu'on se fait encore du paysage romantique au XIXème siècle. Les grottes qui émaillent le parcours sont toutes sécurisées mais l'on peut se prendre pour un peintre des siècles passés, parcourant les chemins escarpés de cette promenade ombragée et cherchant le meilleur endroit pour planter, sinon son chevalet, mais au moins pour prendre des croquis. Croquis à réinterpréter selon son imagination au retour à l'atelier !!


Après avoir idéalement déjeuné dans le restaurant de la Sibilla, installés au pied du mythique temple de Vesta qui couronne toutes les toiles tivoliennes, à l'ombre de la glycine centenaire, nous avons ensuite joyeusement parcouru les sentiers environnants, courant de grotte en cascade, de belvédère en terrasse surplombant la vallée, et terminant le circuit par les ruines de la villa de Manlius Vopiscus, détruite il y a près de 2000 ans par les fameuses crues de l'Aniene.


Une visite qui m'a parue nettement plus passionnante que celle des jardins de la Villa d'Este, un peu surfaits à mon sens. Allez, j'avoue que je suis de très mauvaise foi et que je fais ma maline, car elle est fort belle la villa d'Este  !!!


A SUIVRE

(1) L'ensemble de la villa a été rouvert au public en mai 2005 après d'importants travaux réalisés à partir de 2002 par le Fondo per l'Ambiente Italiano (FAI, fond pour l'environnement italie), gestionnaire du site

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