Eglise de La tremblade
Mais revenons à ce premier concert.
Au programme - forcément dans ce type de manifestations qui se veut pour le concert d'ouverture, très "large public" - un pot-pourri un peu "mimi bazar", mais qui a le mérite de ne pas lasser les amateurs non habitués de la "grande musique" : Kreisler - Mozart - Bach - Bizet - Paganini - Bériot - Williams - Kusturica - Monti. Et quelques bis de même acabit.
Au violon, le jeune serbe de 30 ans qui "déchire" les écrans depuis qu'il été consacré “Révélation internationale de l’année” lors des Victoires de la Musique de 2005, et nommé “Rising Star” en 2006-2007. Il faut dire qu'il peaufine soigneusement son look rockeur et que ça plait : jeans moulants, bottes de moto et cheveux en pétard, Nemanja Radulovic introduit dans l'ambiance supposée compassée de la musique classique, une petite dose de provocation qui enchante les papis et les mamies. Mais au-delà de l'anecdote, ce garçon, furieusement doué et très généreux, propose un jeu plein d'émotion. Son archet et ses mains sont à la fois pleins d'énergie et de virtuosité, mais aussi, quand il le faut, de finesse et de retenue.
Son ensemble, Les Trilles du Diable, tire son nom de la Sonate pour violon en sol mineur, composée par Giuseppe Tartini (1692–1770) et toujours réputée comme étant un des plus difficiles morceaux pour l'instrument. Nemanja Radulovic, le Quatuor Illico et Boban Stošić se sont rencontrés autour de l'idée d’offrir au public le plus large, le plaisir qu’ils ont à vivre et à partager la musique. Cela forme une sorte de mini orchestre avec soliste (pas un sextuor) qui est très efficace. Et, pas de doute, ils jouent avec une joie qui fait plaisir à voir : on pourrait leur décerner sans hésitation le prix de l'ensemble le plus souriant et le public, pas forcément mélomane, en redemande. Cela rassure, cette attitude décontractée face à la partition.
Mais au-delà de ces bonnes intentions et de la gentillesse évidente de Nemanja et de ses acolytes, il y a un peu de fausse-monnaie dans tout cela. Qu'ils jouent Paganini ou des musiques de film, OK, pas de problème (sans pour autant prétendre qu'il y faut une telle virtuosité : Paganini c'est difficile quand le violon joue en soliste, pas quand il partage la partition avec d'autres cordes !!)... mais qu'ils s'attaquent à Mozart ou à Bach, sans le moindre respect pour la partition, venant de musiciens "blanchis sous le harnais", c'est une imposture qui n'est pas digne d'eux, ni du public qui, malgré ces "facilités", s'ennuie. On va me dire que c'est pour la bonne cause, qu'il s'agit d'essayer d'amener les auditeurs à "supporter" Mozart ou Bach... Allons donc !! ces compositeurs ont écrit de suffisamment belles pages pour n'avoir pas besoin d'adaptations mal harmonisées pour plaire. Et une telle approximation venant d'un musicien du talent de Radulovic, c'est une mystification et un gâchis. On comprend très bien ce qui lui arrive : célèbre trop tôt, trop vite, il a envie de s'amuser, de profiter de ce succès que son joli minois lui assure à coup sûr ; et il apporte un petit vent de folie qui fait frémir les braves gens !!
Ceci étant, je ne vais pas nous gâcher la fête : et si c'est le prix à payer pour avoir la chance - inouïe dans nos contrées reculées - d'entendre le Quatuor Hermès (le 25 juin à Arces-sur-Gironde), Jacques Pernoo (le 2 juillet à Corme-Ecluse : en voilà un justement qui fait de la "vulgarisation" de qualité avec son école des mélomanes), le Quatuor Arod (le 9 juillet au Chay), Jean-Frédéric Neuburger (le 16 juillet à Arvert), le Quatuor Danel (le 6 août à Mornac-sur-Seudre), Éric Le Sage et le Fine Arts Quartet (le 13 août à Chaillevette et à Saint-Palais-sur-mer), David Bismuth (le 10 septembre à L'Éguille-sur-Seudre) ... Jordi Savall (le 24 septembre en concert de clôture)... et bien d'autres... pas de problème, ce prix on le paie allègrement, et sans se plaindre.
Le public était tellement heureux que cela faisait plaisir à voir, et on ne va pas être bégueules. On savait ce qui nous attendait et on a quand même eu envie d'en être ! Ne serait-ce que pour fêter l'ouverture de ce festival hors normes (4 mois de musique de très haute qualité dans des villages dont certains n'ont que 315 habitants (Floirac), 235 (Brie-sous-Mortagne) ou même seulement 103 (Talmont-sur-Gironde) : admirez la constance, l'engagement et la générosité du directeur artistique du festival, Yann Le Calvet, à qui on ne dira jamais assez merci pour ce merveilleux été en musique !
Programme du mois de juin :
Au programme - forcément dans ce type de manifestations qui se veut pour le concert d'ouverture, très "large public" - un pot-pourri un peu "mimi bazar", mais qui a le mérite de ne pas lasser les amateurs non habitués de la "grande musique" : Kreisler - Mozart - Bach - Bizet - Paganini - Bériot - Williams - Kusturica - Monti. Et quelques bis de même acabit.
Au violon, le jeune serbe de 30 ans qui "déchire" les écrans depuis qu'il été consacré “Révélation internationale de l’année” lors des Victoires de la Musique de 2005, et nommé “Rising Star” en 2006-2007. Il faut dire qu'il peaufine soigneusement son look rockeur et que ça plait : jeans moulants, bottes de moto et cheveux en pétard, Nemanja Radulovic introduit dans l'ambiance supposée compassée de la musique classique, une petite dose de provocation qui enchante les papis et les mamies. Mais au-delà de l'anecdote, ce garçon, furieusement doué et très généreux, propose un jeu plein d'émotion. Son archet et ses mains sont à la fois pleins d'énergie et de virtuosité, mais aussi, quand il le faut, de finesse et de retenue.
Son ensemble, Les Trilles du Diable, tire son nom de la Sonate pour violon en sol mineur, composée par Giuseppe Tartini (1692–1770) et toujours réputée comme étant un des plus difficiles morceaux pour l'instrument. Nemanja Radulovic, le Quatuor Illico et Boban Stošić se sont rencontrés autour de l'idée d’offrir au public le plus large, le plaisir qu’ils ont à vivre et à partager la musique. Cela forme une sorte de mini orchestre avec soliste (pas un sextuor) qui est très efficace. Et, pas de doute, ils jouent avec une joie qui fait plaisir à voir : on pourrait leur décerner sans hésitation le prix de l'ensemble le plus souriant et le public, pas forcément mélomane, en redemande. Cela rassure, cette attitude décontractée face à la partition.
Mais au-delà de ces bonnes intentions et de la gentillesse évidente de Nemanja et de ses acolytes, il y a un peu de fausse-monnaie dans tout cela. Qu'ils jouent Paganini ou des musiques de film, OK, pas de problème (sans pour autant prétendre qu'il y faut une telle virtuosité : Paganini c'est difficile quand le violon joue en soliste, pas quand il partage la partition avec d'autres cordes !!)... mais qu'ils s'attaquent à Mozart ou à Bach, sans le moindre respect pour la partition, venant de musiciens "blanchis sous le harnais", c'est une imposture qui n'est pas digne d'eux, ni du public qui, malgré ces "facilités", s'ennuie. On va me dire que c'est pour la bonne cause, qu'il s'agit d'essayer d'amener les auditeurs à "supporter" Mozart ou Bach... Allons donc !! ces compositeurs ont écrit de suffisamment belles pages pour n'avoir pas besoin d'adaptations mal harmonisées pour plaire. Et une telle approximation venant d'un musicien du talent de Radulovic, c'est une mystification et un gâchis. On comprend très bien ce qui lui arrive : célèbre trop tôt, trop vite, il a envie de s'amuser, de profiter de ce succès que son joli minois lui assure à coup sûr ; et il apporte un petit vent de folie qui fait frémir les braves gens !!
Ceci étant, je ne vais pas nous gâcher la fête : et si c'est le prix à payer pour avoir la chance - inouïe dans nos contrées reculées - d'entendre le Quatuor Hermès (le 25 juin à Arces-sur-Gironde), Jacques Pernoo (le 2 juillet à Corme-Ecluse : en voilà un justement qui fait de la "vulgarisation" de qualité avec son école des mélomanes), le Quatuor Arod (le 9 juillet au Chay), Jean-Frédéric Neuburger (le 16 juillet à Arvert), le Quatuor Danel (le 6 août à Mornac-sur-Seudre), Éric Le Sage et le Fine Arts Quartet (le 13 août à Chaillevette et à Saint-Palais-sur-mer), David Bismuth (le 10 septembre à L'Éguille-sur-Seudre) ... Jordi Savall (le 24 septembre en concert de clôture)... et bien d'autres... pas de problème, ce prix on le paie allègrement, et sans se plaindre.
Le public était tellement heureux que cela faisait plaisir à voir, et on ne va pas être bégueules. On savait ce qui nous attendait et on a quand même eu envie d'en être ! Ne serait-ce que pour fêter l'ouverture de ce festival hors normes (4 mois de musique de très haute qualité dans des villages dont certains n'ont que 315 habitants (Floirac), 235 (Brie-sous-Mortagne) ou même seulement 103 (Talmont-sur-Gironde) : admirez la constance, l'engagement et la générosité du directeur artistique du festival, Yann Le Calvet, à qui on ne dira jamais assez merci pour ce merveilleux été en musique !
Programme du mois de juin :
Jeudi 11 juin 21h : Vaux-sur-Mer Eglise Saint-Etienne
Quatuor A'DamOlivier RAULT, ténor Louis-Pierre PATRON et Pierre BOUDEVILLE, barytons Julien GUILLOTON, basse Desprez - Passereau - Saint-Saëns - Poulenc - Schumann - Schubert ... - Negro spirituals et anglais
Jeudi 11 juin 21h : Barzan Eglise Saint-Pierre
Duo violoncelle / piano Marc COPPEY / Aurélien PONTIER
Boccherini - Weber - Popper - Dvorak - Chopin - Saint-Saëns - Fauré - Debussy - Ravel - Martinu
Jeudi 18 juin 21h : Breuillet Eglise Saint-Vivien
Récital piano Claire DESERT
Beethoven - Chopin - Schumann - Schumann/Liszt - Verdi/Liszt
Jeudi 18 juin 21h : Talmont-sur-Gironde Eglise Sainte-Radegonde
Caravan Quartet Sébastien GINIAUX et Robert ENSINA, guitares Mathias LEVY, violon Olivier LORANG, contrebasse
Jazz manouche et créations
Jeudi 25 juin 21h : Saint-Sulpice-de-Royan Eglise Saint-Sulpice
A deux violes esgalesSylvia ABRAMOVICZ et Jonathan DUNFORD, violes de gambe
Marais - Charpentier - Lully - Monsieur de Sainte Colombe
Jeudi 25 juin 21h : Arces-sur-Gironde Eglise Saint-Martin
Quatuor HermèsOmer BOUCHEZ et Elise LIU, violons Yung-Hsin CHANG, alto Anthony KONDO, violoncelle
Mozart - Schubert - Janacek
Pour la suite du programme voir le site