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Channel: Bon sens et Déraison
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LA FARNESINA : EXTÉRIEURS

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Rome enfin !! Pourquoi ne pas s'offrir, pour commencer, une visite détaillée de la villa Farnesina, surtout en images, avec, je vous le promets d'autant plus volontiers que je ne suis pas très férue de mythologie, un minimum de considérations didactiques !!
En 4 épisodes... nous commencerons par les extérieurs.
Agostino Chigi était un banquier siennois, installé à Rome pour travailler avec un autre banquier plus important et qui eu la chance d'établir de sérieux rapports financiers avec le pape Alexandre VI, ce qui l'enrichit très vite. Alors qu'il était encore marié avec Margherita  Saraceni, une romaine de respectable extraction, il rencontra à Venise Francesca Ordeaschi, une splendide courtisane, raffinée et cultivée, et dont il s'éprit passionnément. Tant et si bien qu'à peine quelque mois après la mort de sa femme, qui le laissait sans enfant, il installa la belle vénitienne dans le nouveau palais qu'il venait de faire construire par Baldassare Peruzzi le long des rives du Tibre. Pour célébrer leur amour, Agostino commanda à Raphaël l'illustration de la fable d'Amour et Psyché qui orne maintenant la loggia sur jardin, et celle des Métamorphoses d'Apulée, faisant de cette villa un lieu extrêmement luxueux et plaisant à vivre. Après plusieurs années de concubinage et alors que sa maîtresse lui avait donné 5 enfants, Agostino sentant sa fin venir (il mourut en effet l'année suivante) épousa Francesca en des noces somptueuses et qui firent forcément jaser. Une femme aux mœurs disons, discutables, avait réussi à épouser l'un des hommes les plus influents du temps, fort bien cours auprès du pape. Leur "nid d'amour", merveilleusement décoré par les plus grands artistes de leur temps, nous raconte encore leur passion indifférente aux ragots.


A l'arrivée, la façade est, sinon sévère, mais au moins étonnamment plate. Posé sur un soubassement assez élevé, le rez de chaussée se déploie de façon très régulière, rythmé par des pilastres plats, avec des fenêtres presque sans décor, surmontées d'une petite ouverture carrée, qui, heureusement rompt la monotonie du mur qui les surmonte. A l'étage, les fenêtres sont encore plus petites, la décoration toujours aussi discrète. Et si le bon goût prédomine, il se dégage de cette façade une impression de monotonie et un manque de relief qui détonnent un peu en terre baroque. C'est très toscan (après tout, Baldassare Peruzzi était né à Sienne !), presque trop !!


Heureusement, sinon on aurait presque l'impression d'être devant une prison, l'architecte a développer tout au sommet, et ce sur tout le tour du bâtiment, une somptueuse fresque, très large, de putti et guirlandes enlacés, régulièrement coupée (à chaque centre des panneaux plats contenant les ouvertures) de petite fenêtres carrées qui assurent, dans cette partie haute, un jeu d'ombre et de lumière du meilleur effet.


Vue en lumière rasante, cette façade, qui se répète avec régularité sur les côtés du bâtiment, prend plus de relief et s'anime de façon fort élégante. Elle s'accommode mieux des lueurs de crépuscules que de celles du plein midi, trop écrasant.


Côté jardin, la façade est mieux scandée et ses proportions sont plus agréables ...


 ... à condition d'arriver à faire abstraction des grandes baies vitrées qui occultent la loggia, nécessaires pour protéger les fresques de Raphaël, mais provoquant des reflets assez incompatibles avec l'idée de l'architecte qui a voulu, entre les arcades, créer de profondes zones d'ombre destinées à animer le développement des parois. Une villa toscane dans la Ville  Éternelle...


A SUIVRE :


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