La précédente remontait à ... 2004 !! 10 ans déjà que, dans une mise en scène adaptée, nous avions organisé notre première murder party, inspirée du Corbeau de Clouzot : les personnages, plus glauques et plus médiocres que nature, y cachaient tous de lourds secrets et la soirée avait été longue et compliquée. Au point que personne, pas même les organisateurs, ne se rappellent vraiment ce qu'il advint !
Quand votre servante, déguisée comme il se doit en soubrette, avait révélé les tenants et aboutissants de l'intrigue, tous les invités s'étaient sentis mal à l'aise, tant ils étaient peu recommandables. Mais le souvenir reste vif, quoique, fort heureusement, flou : seuls quelques moments particulièrement marquants étant encore dans les mémoires...
... comme cette extrême-onction donnée au débotté et avec un naturel confondant par l'un des protagonistes à ce pauvre Alter, qui jouait un benêt et venait de se faire lâchement assassiner (admirez au passage l'impact de la balle, une petite poche de jus de framboise écrasée dans sa poche, quand Alter porta, grimace à l'appui, sa main à la poitrine !).
J'avais donc décidé, pour ce deuxième jeu de rôle, de donner à mes malheureux invités des rôles moins lourds, mais tous devaient, fort évidemment, être des coupables possibles donc avoir quelques casseroles à traîner. Il faut bien s'entendre avec ses amis qu'on transforme, le temps d'une soirée, en assassins potentiels, en vils séducteurs, en lâches jouisseurs, en malhonnêtes débauchés ou tout autre ignominie qui pourraient être de bon mobiles à une action meurtrière.
L'histoire se passait dans le milieu du show-biz, et la journée tournait autour d'une vedette de la chanson, un certain Franky Gaccho, entouré de sa choriste, de son guitariste et de quelques amis. Il avait, le matin même, enregistré une émission de télévision avec le célèbre présentateur-vedette Marc Delerme, un bonhomme assez peu recommandable, responsable d'une association d'aide aux handicapés, qui redorait son image mais lui permettait surtout de se remplir les poches sans scrupules.
C'est d'ailleurs grâce à cette association que Francky et Marc s'étaient rencontrés, et même que Francky avait rencontré son épouse, une brillante avocate paralysée des jambes à la suite d'un accident survenu dans son enfance. Après l'émission, tout ce petit monde se retrouvait donc chez le chanteur pour une petite "party"... à laquelle une groupie un peu excitée réussit à se faire inviter, on se demande encore par quel hasard ! Admirez : elle a même réussi à se faire photographier en compagnie de son idole. Vous pouvez être certains que l'image a été envoyée sur Facebook dans l'heure, trop fière de montrer cela à ses copines !!! (vous avez peut-être remarqué au passage que, le hasard des casting aidant, le chanteur de 2014 était le prêtre de 2004 !!)
Un des indices : remarquez le souci du détail ... même si la photo est floue, cette "une" de journal people montre bien le chanteur-vedette, en compagnie de son guitariste lors d'une folle soirée dans la même villa, quelques années avant les faits !! Quant à Johnny, tous les invités à cette "réception" l'ont compris dès le premier instant : c'était la bête noire de Francky !!
C'est d'ailleurs grâce à cette association que Francky et Marc s'étaient rencontrés, et même que Francky avait rencontré son épouse, une brillante avocate paralysée des jambes à la suite d'un accident survenu dans son enfance. Après l'émission, tout ce petit monde se retrouvait donc chez le chanteur pour une petite "party"... à laquelle une groupie un peu excitée réussit à se faire inviter, on se demande encore par quel hasard ! Admirez : elle a même réussi à se faire photographier en compagnie de son idole. Vous pouvez être certains que l'image a été envoyée sur Facebook dans l'heure, trop fière de montrer cela à ses copines !!! (vous avez peut-être remarqué au passage que, le hasard des casting aidant, le chanteur de 2014 était le prêtre de 2004 !!)
Bref, je ne vais pas vous raconter toute la murder qui commença light, par une éclade - septembre, c'est la bonne saison : on dit ici que les moules des vendanges sont les meilleures ! -, il fallait bien que chacun intègre doucement son rôle. La maîtresse de maison, Marie, étant fatiguée et se reposant dans sa chambre, elle laissa sa vedette de mari assurer seul, aidé de son majordome, un certain Alter, et de son frère, le déjeuner.
La journée était chaude et belle et, après le repas Francky proposa à tous une promenade vers les falaises qui bordent la côte. Certes, tout le monde aurait préféré aller se baigner mais l'organisatrice de la journée, échaudée par un été pourri, n'avait même pas penser à dire à ses hôtes d'apporter leurs maillots de bain.
D'ailleurs, il fallait bien montrer à tous le lieu où serait découvert, quelques heures plus tard, le fauteuil écrasé et le corps ensanglanté de cette pauvre Marie, que finalement personne ne vit de la soirée mais dont on parla sans cesse.
C'est au moment où l'on s'apprêtait à déguster un Spritz aux teintes de soleil couchant, savamment concocté par le réalisateur télé revenu converti de Naples il y a peu (vous vous rendez compte, le Spritz a atteint Naples !!), qu'on apprit la sinistre nouvelle. Bien que voulant croire à un accident, il fallut bien vite se rendre à la triste réalité : Marie avait été assassinée. Et, forcément, par une des personnes présentes à la soirée.
Le majordome, armé d'une autorité nouvelle, expliqua alors à tous que, certes, la soirée allait continuer, pas question de se laisser abattre, mais que les flics ayant convoqué tout ce petit monde le lendemain matin pour les entendre au commissariat de Royan, il était préférable d'avoir trouvé le coupable avant. Il détenait, quant à lui, nombre d'indices trouvés dans les affaires de chacun des invités, l'étui à guitare du musicien (ce drôle d'hurluberlu à la tignasse exagérément noire qui contemple le majordome d'un air narquois), le sac à main des dames, la salle d'enregistrement du chanteur, la chambre de la victime ou même sur la falaise.
Donc, après un petit "pouce" pour contempler le coucher de soleil derrière le phare de Cordouan --Francky avait bien fait les choses et il ne fallait pas rater cela, quelque soit la tristesse et l'inquiétude des uns et des autres -- la murder proprement dite pouvait démarrer.
Chacun pouvait demander 5 indices et tenter de se faire une idée sur la personnalité des autres, et surtout de découvrir les secrets de chacun et, si possible, identifier le meurtrier. Très vite, les malheureux convives s'aperçurent que 5 indices ne suffisaient pas, et mirent leurs informations en commun. Ils étaient tellement dans leur rôle que certains devaient se disculper, révéler ou tenter de cacher leurs travers et autres ignominies, bref, la soirée devint très tendue et fort studieuse.
Le majordome, qui faisait aussi office de cuisinier, eut beau leur servir des brochettes, personne ne remarqua grand-chose au contenu des assiettes (faut dire qu'il faisait déjà bien nuit !!) tant les conversations étaient vives et les débats houleux.
La fin ?? Je peux bien vous la révéler : d'autant que, par souci de ne pas alourdir le passé déjà peu glorieux de la plupart de ses hôtes, c'était l'hôtesse de la journée qui s'était chargée du triste rôle de coupable. Sous ses airs de ne pas y toucher, et se réfugiant sans cesse derrière le secret professionnel, la psychiatre avait précipité le fauteuil roulant de la malheureuse avocate du haut de la falaise. Une obscure et ancienne histoire de vengeance que certains ont suspectée mais qui n'a pas été découverte, même si un ou deux convives ont approché la solution de près. Pourtant, ils auraient dû se méfier ... une psy, pensez !!
Mais ce qui est le plus drôle c'est que, même après les révélations et la fin du jeu, nos personnages étaient encore dans "leur peau, et les adieux se firent entre choriste, guitariste et chanteur !!
La fin ?? Je peux bien vous la révéler : d'autant que, par souci de ne pas alourdir le passé déjà peu glorieux de la plupart de ses hôtes, c'était l'hôtesse de la journée qui s'était chargée du triste rôle de coupable. Sous ses airs de ne pas y toucher, et se réfugiant sans cesse derrière le secret professionnel, la psychiatre avait précipité le fauteuil roulant de la malheureuse avocate du haut de la falaise. Une obscure et ancienne histoire de vengeance que certains ont suspectée mais qui n'a pas été découverte, même si un ou deux convives ont approché la solution de près. Pourtant, ils auraient dû se méfier ... une psy, pensez !!
Mais ce qui est le plus drôle c'est que, même après les révélations et la fin du jeu, nos personnages étaient encore dans "leur peau, et les adieux se firent entre choriste, guitariste et chanteur !!