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LA JEUNE FILLE À LA PERLE À BOLOGNE

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Johannes Vermeer (1632-1675) - La Jeune Fille à la Perle (1665)

Le Mauritshuis de La Haye est fermé depuis des mois pour cause de rénovation. Du coup le musée a prêté à divers pays, Japon, États-Unis et enfin Italie, quelques uns de ses chefs d'oeuvre. L'exposition intitulée Le Mythe de l'Âge d'or - de Vermeer à Rembrandt - chefs-d'œuvre du Mauritshuis a débuté le 8 février et dès les premiers jours, c'était la bousculade, au point que les places partirent en un clin d'oeil (plus de 100 000 places vendues avant l'ouverture). Prévenue à temps de cet engouement, j'avais réservé des billets dès janvier, quoique fort inquiète de cet emballement suspect. Nous y étions lors du dernier week-end (24 et 25 mai), et la queue devant le musée est restée interrompue, ne raccourcissant pas d'un pouce, durant les deux journées de notre séjour. Ceux qui n'avaient pas pu avoir d'entrée espéraient tout de même un accès à l'événement, à la faveur (attendu patiemment) d'un instant de calme dans les salles ! Et pourquoi une telle panique, alors que d'ordinaire les italiens sont difficiles à exciter sur une exposition ?? A cause, bien sûr, d'une opération marketing admirablement menée sur ... la mtyhique Jeune Fille de la Perle de Vermeer. La ville était couverte de reproductions du célèbre tableau, en affiches, en produits dérivés, en dessous d'assiettes, bref, la Joconde du Nord s'en est payé une sacrée tranche durant son périple italien ! Livre, film, réputation, tout cela a permis cet engouement hors du commun pour une exposition, somme toute, assez "banale". Des toiles du Mauritshuis, certes de qualité, mais qu'on pourra admirer bientôt in situ sans bousculade, présentées par époque, cela n'avait rien de très affriolant a priori. 37 tableaux au total étaient présentés, paysages, portraits, natures mortes, scènes d’intérieur. On y voyait un autre Vermeer, "Diane et ses nymphes", quatre Rembrandt dont deux portraits, des Frans Hals, des Claesz, Van Honthorst, De Hooch….

Pas de ça à Bologne : les photos étaient, heureusement, interdites et la toile, isolée dans une salle immense, agglutinait la foule mais se laissait approcher et l'ambiance était paisible, respectueuse. Et, malgré la ruée et le succès de cette manifestation, la visite était plutôt calme.

Cela ressemblait à une simple visite de musée, foule en plus... sauf bien sûr que la dernière salle était consacrée au tableau fétiche de l'exposition. Dans une ambiance de sanctuaire païen, plongé dans une demie-pénombre, deux gardiens postés de part et d'autre, la petite toile (40 x 45 cm) était somptueusement présentée sur un immense mur de toile aux teintes neutres. Et la multitude se pressait autour, chuchotant, avec des airs inspirés et extatiques. Cela avait des allures de rite primitif, un hommage orchestré à une oeuvre, certes impressionnante, mais quand on pense à la rareté du public lors de l'exposition consacrée au maître à Rome, on se dit que l'entendement des amateurs d'art est un peu perverti par le tam-tam médiatique !!
Je vous sens nerveux, amis lecteurs ! Vous vous dites  "Michelaise est partie, soit pour nous infliger la visite détaillée de l'exposition, soit pour nous faire un couplet sur la commercialisation des expositions". Que nenni ! Je ne vais pas vous faire un brouet de tout ce qu'on trouve à foison sur Internet sur le chef d'oeuvre de Vermeer, ou sur les autres peintures insignes et célèbres présentes dans cette exposition. Quant à mes réflexions oiseuses sur la "tendance expos", je vous les ai déjà livrées en d'autres lieux, pas question de vous soûler avec cela !!

Alors ? eh bien, je vais me contenter de vous offrir une visite de Bologne en photos... presque silencieuse !

Bologne étrusque ... qui l'eut cru, mais oui, l’Étrurie remontait bien jusqu'ici


Bologne et ses tours, qui ont presque toutes disparu même si la ville garde, vu d'en haut, tout son charme d'antan.

Bologne, quand elle se prend pour Venise

Bologne et ses jardins, les vrais et les faux... le vrai, il est s'appelle le Guasto : un tas de pierre, oeuvre de la fureur populaire quand, en 1507, les citadins décidèrent de jeter à bas la demeure des Bentivoglio ! 


Bologne quand elle frime...

Bologne quand elle se moque d'elle-même





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