Stakhanov ?? Vous connaissez.... Autant dire les Alter-Michelais en vadrouille parisienne. La destination de ces provinciaux au balade, je vous la donne en mille... la Porte de Pantin ! Un week-end marathonien mais pas sportif pour deux sous, passé entre la Cité de la Musique et l'hôtel situé juste en face ... Voui, voui, authentique, quatre jours dans cet endroit d'un exotisme échevelé pour la Biennale du quatuor à cordes. Avec, pour mise en bouche, le dernier concert, devenu mythique, du quatuor Ysaÿe. Très tendus, les instrumentistes n'ont pas retrouvé la petite touche de magie qui nous avait tant emballés à Rouen, et si le concert était de qualité (1), il ne nous laissera pas l'impression de fusion, de perfection absolue ressentie en leur compagnie quinze jours plus tôt. La confiance alors était totale entre public et artistes, et cette alchimie rare restera pour nous un souvenir idéal. Cela s'est terminé par une gentille aubade donné aux membres du défunt quatuor par leurs élèves et disciples : l'Offrande Musicale jouée par la "relève", les Girard, Varèse, Modigliani, Voce et autres, a terminé ce moment d'émotion en beauté !! C'est ainsi que si vous regardez les dernières minutes de l'enregistrement de 3h30 proposé par la Cité, vous reconnaîtrez tous ces jeunes quatuors qui sont déjà sur le chemin de la réussite. Grâce à leurs maîtres qu'ils honoraient là !
Et, au total, pas moins de 8 concerts, des bons et des moins bons, et même, in fine, des instants de grâce pure avec le Quatuor Jérusalem. Pas question de vous raconter tout cela, et moins encore de vous asséner notre avis tant, en la matière, tout n'est qu'affaire de goût. Certains quatuors, que nous avons trouvés calamiteux, étaient jugés incomparables par nos voisins de place, qui proclamaient haut et fort n'avoir jamais entendu pareille version de Mozart ou de Chostakovitch alors que nous nous étions ennuyés à mourir (ou au moins, à dormir). D'autres au contraire, qui nous avaient exaltés et enthousiasmés, leur paraissaient fades et sans attrait.
Autant dire que les jugements ne sont, dans ce domaine, que des impressions personnelles et qu'il est inutile d'encombrer la toile avec des opinions à l'emporte-pièce, que ne seraient que le reflet d'un sentiment tout personnel. Je me contente donc de vous offrir une visite libre de la Cité, ciel gris, lumière sans relief, mais le cœur y était !! Même si, il faut bien l'avouer, le quatuor à cordes quand ce n'est pas ce que vous attendez, cela peut-être franchement rasoir !! Mais quand "la sauce prend", alors c'est totalement miraculeux.
Autant dire que les jugements ne sont, dans ce domaine, que des impressions personnelles et qu'il est inutile d'encombrer la toile avec des opinions à l'emporte-pièce, que ne seraient que le reflet d'un sentiment tout personnel. Je me contente donc de vous offrir une visite libre de la Cité, ciel gris, lumière sans relief, mais le cœur y était !! Même si, il faut bien l'avouer, le quatuor à cordes quand ce n'est pas ce que vous attendez, cela peut-être franchement rasoir !! Mais quand "la sauce prend", alors c'est totalement miraculeux.
(1) La soirée commençait avec le Quatuor en sol mineur de Debussy, en hommage au Quatuor Ysaÿe, qui créa l’œuvre en 1893.
Puis nous eûmes, bien sûr, le Quatuor n°16 op.135 de Beethoven, fameux pour le titre de son dernier mouvement : « La décision difficilement prise », et les mystérieuses inscriptions que porte le manuscrit de la partition (« Muss es sein ? Es muss sein ! »/ « Le faut-il ? Oui, il le faut ! »). Avec ce fameux troisième mouvement qui arrache des larmes aux plus endurcis.
Vint ensuire le Quintette à cordes en ut majeur de Mozart, partagé avec l'altiste Isabel Charisius : on a rarement vu les Ysaye s’accorder si souvent : c'est à cela qu'on sent que le moment est difficile pour eux.
Avec le premier quintette avec piano de Fauré, joué avec Jean-Claude Pennetier, on les sentait plus à l'aise, comme si la présence de monsieur Pennetier les avait apaisés. Là encore, le dédicataire du morceau était le violoniste Eugène Ysaÿe.
La soirée s’est achevée en beauté avec La Nuit transfigurée de Schönberg, sextuor inspiré d’un poème de Richard Dehmel dans lequel il est question de deux amants, marchant ensemble dans une forêt. La femme avoue à l’homme qu’elle porte l’enfant d’un autre. Et, magie de l'amour, il accepte et pardonne. Peut-être une façon, déchirante et forte, de demander pardon au public de les abandonner ???