Suite de De Cimabue à Morandi : du jamais vu ! (1)
De Cimabue à Morandi : vu !! (2)
De Cimabue à Morandi qui se tient à Bologne, au Palazzo Fava jusqu'au 30 août 2015 présente, dans la section des peintres du XVIIIe siècle une grande toile de Guiseppe Maria Crespi (Bologne 1665 - 1746) peinte en 1725 environ et sobrement intitulée "Bibliothèque musicale". Elle est, en temps normal, conservée dans le passionnant musée de la musique de la ville, qu'Alter voulait à tout prix revisiter, mais nous n'en avons guère eu le temps ! Pour en revenir à la peinture de Crespi, elle présente, quasi grandeur nature, une vue de la bibliothèque de père Martini, avec quelques instruments d'écriture disposés sur les étagères. Livres de musique et partitions ont été identifiés et ce sont environ 40 titres effectivement présents dans la collection conservée par le Musée de la Musique.
C'est cette belle nature-morte, sans doute la seule peinture de ce genre réalisée par Crespi, qui m'a donné l'idée de ce dernier billet sur l'exposition bolognaise. Et le jeu me demanderez-vous ?? Il faut trouver les 2 "livres" (entendre le mot "livre" au sens large : vous verrez que j'y ai glissé tout ce qui était "paperasse" !!) peints par Rafaelle Faccioli. Je vous entends protester : mais comment veux-tu que nous trouvions Michelaise, on n'a jamais entendu parler de ce peintre ! Bien sûr, je sais, je sais ... mais en fait, ce sont les deux seuls livres qui datent du XIXe siècle : Faccioli (Bologne 1845 - 1916) les a peints en 1875, dans une toile qui s'intitule pompeusement "Il n'est pas de plus grande douleur que de se souvenir des temps heureux quand on est dans la misère" !! Voui, voui, tout un programme ...
Allez, pour vous aider, si vous n'avez pas réussi à trouver les livres ci-dessus, voici la toile dont ils sont extraits :
Inspiré d'un sonnet du chant V de l'enfer de Dante, l'artiste fait référence à un drame familier (on imagine un veuvage) affronté par une mère encore jeune, qui fait face avec courage et dignité, et surtout, qui représente pour sa toute jeune fille le seul secours, la seule espérance. Les yeux de l'enfant blottie aux pieds de sa mère, sont baignés de larmes, et elle lève vers elle un regard éploré. Et nous comprenons que c'est pour sa fille que cette femme est forte car c'est dans l'amour maternel qu'elle peut accepter, affronter et dépasser la douleur.
Le peintre, académique et porté sur le réalisme paupériste, aime bien ce type de sujet un peu grandiloquents, moralisants et tristes ! Vous trouverez sur le site qui lui est dédié d'autres toiles dans le même genre !
FIN