Son père, basque, après un séjour à Cuba, rentre avec une fortune intéressante et se marie avec la fille de Guilleaume Dumézil, propriétaire aisé d'un domaine viticole à Quinsac. Clémentine-Hélène est le 4ème enfant du couple. De santé fragile, la jeune Clémentine-Hélène doit rester souvent allongée, et manifeste très jeune un don pour le dessin. Ses sœurs mariées, elle voudrait aller à Paris faire des études artistiques, ses parents décident alors de vendre le domaine de Quinsac et s'installent en 1888 au 12 rue Pergolèse dans le 16e arrondissement à Paris pour l'accompagner. Inscrite au cours de l'académie Julian où elle a William Bouguereau et Tony Robert-Fleury pour professeurs. En 1895, elle expose au Salon des artistes français et obtient le prix Marie Bashkirtseff avec un tableau L'Amour de l'Art, cela lui permet d'avoir ses premières commandes pour des affiches publicitaires, son affiche pour le Bal des increvables du Casino de Paris est remarquée.
Elle décroche une troisième médaille en 1897 et en 1898, alors qu'elle a adhéré à la Société des artistes français, elle se voit attribuer une bourse de voyage qui lui permet de faire un voyage d'étude d'un an en Espagne. De retour à Paris, elle expose les œuvres réalisées et obtient un très bon accueil critique. Elle obtient en 1900 une médaille d'argent et une médaille de deuxième classe en 1902.
En 1904, Henry Marcel directeur des Beaux-Arts, lui commande (ainsi qu'à d'autres peintres en vue Henri Martin, Hélène Dufau, Ernest Laurent, René Ménard et André Devambez) deux grands panneaux décoratifs destinés à orner les murs de la Sorbonne, sur le thème de l'allégorie des sciences. C'est ainsi qu'elle réalise Astronomie et Mathématiques et Magnétisme et Radioactivité.
Ses premières toiles, aux tonalités vibrantes, soutenues par une touche frémissante et agitée, sont baignées d'une lumière véritablement impressionniste. Amie de nombreux artistes de l'époque, elle fréquente Bonnat et c'est sans doute dans son atelier que Léo Fontan, un illustrateur et peintre admis dans la classe de Bonnat depuis peu, la rencontre en 1904. Elle le subgugue au point que, durant le reste de sa vie, il ajoutera en hommage la jeune femme, le prénom de Clément à son propre prénom.
Affiche de Clémentine-Hélène Dufau pour le lancement du journal "La Fronde" en 1897. La Fronde est un quotidien politique et littéraire, administré, rédigé et composé exclusivement par des femmes (1897 -1905). Créé par Marguerite Durand, La Fronde a pour originalité de ne pas être seulement un journal destiné aux femmes, mais un quotidien conçu, rédigé, administré, fabriqué et distribué exclusivement par des femmes : journalistes, rédactrices, collaboratrices, typographes, imprimeurs, colporteurs, l'équipe est entièrement féminine. Marguerite Durand voulait ainsi prouver que des femmes peuvent fort bien réussir dans le monde du journalisme, fortement dominé par les hommes, et une entreprise de presse fonctionner sans recourir à leur assistance
Elle décroche une troisième médaille en 1897 et en 1898, alors qu'elle a adhéré à la Société des artistes français, elle se voit attribuer une bourse de voyage qui lui permet de faire un voyage d'étude d'un an en Espagne. De retour à Paris, elle expose les œuvres réalisées et obtient un très bon accueil critique. Elle obtient en 1900 une médaille d'argent et une médaille de deuxième classe en 1902.
Magnétisme et Radioactivité. Source LesDeuxMich
En 1904, Henry Marcel directeur des Beaux-Arts, lui commande (ainsi qu'à d'autres peintres en vue Henri Martin, Hélène Dufau, Ernest Laurent, René Ménard et André Devambez) deux grands panneaux décoratifs destinés à orner les murs de la Sorbonne, sur le thème de l'allégorie des sciences. C'est ainsi qu'elle réalise Astronomie et Mathématiques et Magnétisme et Radioactivité.
Ses premières toiles, aux tonalités vibrantes, soutenues par une touche frémissante et agitée, sont baignées d'une lumière véritablement impressionniste. Amie de nombreux artistes de l'époque, elle fréquente Bonnat et c'est sans doute dans son atelier que Léo Fontan, un illustrateur et peintre admis dans la classe de Bonnat depuis peu, la rencontre en 1904. Elle le subgugue au point que, durant le reste de sa vie, il ajoutera en hommage la jeune femme, le prénom de Clément à son propre prénom.
À partir de 1905, elle devient une artiste très en vue et est reçue dans les milieux intellectuels parisien. Elle travaille et sympathise avec le dramaturge Edmond Rostand dont elle décore la villa Arnaga à Cambo-les-Bains. Les projets de cette décoration sont exposés au Salon de 1906.
Le portrait de Maurice Rostand
Conservé à Cambo-les-Bains, villa Arnaga d'Edmond Rostand Source Wikipedia
Certaines de ses œuvres évoluent vers une interprétation mystique et elle réalise à cette époque vers une certaine forme de symbolisme. C'est alors que, déstabilisée par la mort de sa mère et touchée pour la première fois par une certaine solitude, elle se prend d'une passion amoureuse, qu'elle qualifie elle-même de folle, pour le fils d'Edmond Rostand, Maurice alors encore adolescent, et ne cachant pas ses penchants homosexuels. Cette relation tourmentée et à sens unique durera plusieurs années.
D'une personnalité complexe, féministe, androgyne et mystique, Clémentine-Hélène Dufau comporte une part de mystère qu'il reste difficile de décrypter malgré les indices qui peuvent se trouver dans ses tableaux. Elle est faite chevalier de la Légion d'honneur en 1909. Sa carrière artistique s'étoffe encore, commande de l'État pour la décoration de la nouvelle Sorbonne, portraits de nombreuses personnalités, voyages à l'étranger, expositions.
En 1911, elle fait construire une villa au Pays basque qu'elle devra revendre en 1926 car peu à peu sa situation financière se dégrade.
Elle s'installe dans la baie d'Antibes où elle aménage un atelier doté d'une magnifique vue.
Fervente adepte de la Tradition selon René Guénon, elle est aussi passionnée par Krishnamurti et proche des collaborateurs des Cahiers de l'Etoile. En 1932, elle écrit un livre, Les Trois Couleurs de la lumière, manifeste mystico-ésotérico-féministe aux accents visionnaires. Dans cet ouvrage, à la mise en page très originale, l'artiste entend retrouver les couleurs primordiales, originelles de la lumière, par résonances. Et pour cela, elle découpe en citations, comme on découpe la lumière à travers un prisme, des fragments d'oeuvres, notamment de René Guénon et de l'abbé Paul Lacuria, mais surtout guidée par les recherches du mathématicien Charles Henry, concernant son cercle chromatique et sa théorie du "psychone".
Elle doit finalement quitter et louer son atelier pour s'assurer un petit revenu. Atteinte d'un cancer de l'estomac, elle décède à Paris le 18 mars 1937 et est inhumée dans le carré des indigents du cimetière de Thiais.
D'une personnalité complexe, féministe, androgyne et mystique, Clémentine-Hélène Dufau comporte une part de mystère qu'il reste difficile de décrypter malgré les indices qui peuvent se trouver dans ses tableaux. Elle est faite chevalier de la Légion d'honneur en 1909. Sa carrière artistique s'étoffe encore, commande de l'État pour la décoration de la nouvelle Sorbonne, portraits de nombreuses personnalités, voyages à l'étranger, expositions.
Autoportrait de 1911 - Musée d'Orsay
L’artiste se peint en robe du soir d’inspiration orientale de couleur turquoise, ornée de parements dorés et coiffée d’un bandeau émeraude. Cette féministe nous regarde ainsi d’un air fier, consciente de la révolution à laquelle elle participe en s’affichant livre et artiste.
En 1911, elle fait construire une villa au Pays basque qu'elle devra revendre en 1926 car peu à peu sa situation financière se dégrade.
Photo d'Hélène Dufau en 1921 - Agence Rol
Elle s'installe dans la baie d'Antibes où elle aménage un atelier doté d'une magnifique vue.
Les portraits de Paul Roux et de sa femme, Titine, propriétaire du Robinson, la guinguette que fréquentait Hélène Dufau, avec de nombreux autres artistes, à Saint Paul de Vence. Matisse, Signac, Renoir, Dufy, Valloton, Derain, Bauchant, Manguin, Soutine ... et Hélène débarquaient, armés de chevalet, toile et couleurs, par le tramway tortillard qui relie Cagnes à Vence. Et ils repartent par l'une des dernières rames en fin d'après-midi. Paul Roux se lie d'amitié avec ces bohèmes, les écoute, regarde leurs esquisses. Grâce à eux il s'ouvre à un univers autre que le sien et se met à aimer l'art. Sur le mur extérieur du Robinson, Paul avait accroché une enseigne : "Ici on loge à cheval, à pied et en peinture''. En 1932 il transformera le Robinson en auberge, qu'il appelle, du coup, La Colombe d'Or. Les peintres continuent à passer, toujours plus nombreux. Paul Roux, doué d'un incroyable flair divinatoire va s'employer à les retenir, et leur achète dessins et peintures. Source Souciris
Fervente adepte de la Tradition selon René Guénon, elle est aussi passionnée par Krishnamurti et proche des collaborateurs des Cahiers de l'Etoile. En 1932, elle écrit un livre, Les Trois Couleurs de la lumière, manifeste mystico-ésotérico-féministe aux accents visionnaires. Dans cet ouvrage, à la mise en page très originale, l'artiste entend retrouver les couleurs primordiales, originelles de la lumière, par résonances. Et pour cela, elle découpe en citations, comme on découpe la lumière à travers un prisme, des fragments d'oeuvres, notamment de René Guénon et de l'abbé Paul Lacuria, mais surtout guidée par les recherches du mathématicien Charles Henry, concernant son cercle chromatique et sa théorie du "psychone".
Portrait de Jeanne Lanvin,(1925) Conservé au musée des Arts Décoratifs, Paris.
La toile est plus sévère que ce à quoi nous a habitués l'artiste. Dans un camaïeu de gris raffinés et d'ors lumineux qui se reflètent sur le visage du modèle, Jeanne Lanvin nous fait face dans une pose fière et très élégante. Sa coiffure très stricte, sa tenue sobre et sans affectation disent la femme de goût et d'autorité.
Elle doit finalement quitter et louer son atelier pour s'assurer un petit revenu. Atteinte d'un cancer de l'estomac, elle décède à Paris le 18 mars 1937 et est inhumée dans le carré des indigents du cimetière de Thiais.
Au musée des Beaux-Arts de Bordeaux : Baigneuse
L'oeuvre, de format presque carré, baigne dans une lumière douce et vibrante. Le corps féminin, tout en courbes et doucement alangui, se détache en une pose pudique sur une fontaine aux reflets bleutés, tandis qu'à droite, une allée s'éloigne vers un ailleurs mystérieux.
La balançoire - Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Encore un format presque carré, et toujours une nature aux teintes chatoyante qui met en valeur un corps de femme surpris, ici, dans son sommeil. Le hamac barre la toile d'une diagonale souple, et la blancheur du corps féminin est mise en valeur par un châle rouge, négligemment jeté sur ce siège estival. A gauche, sur une petite table, les vêtements et surtout le chapeau de la belle montrent qu'elle a profité de ce moment de solitude pour se mettre à l'aise.
Les enfants mariniers - 1898 - Musée de Cognac
Une toile à l'accent réaliste, aux teintes franches et lumineuses
La composition est simple, déclinant à l'envie le carré qui convient si bien à l'artiste.
Les enfants sont regroupés dans deux carrés opposés, pendant que celui du haut à gauche décrit le paysage et joue sur les reflets. On y découvre une femme penchée sur le bord d'un bateau.
Le dernier carré, en bas à droite, est presque une représentation abstraite de l'eau, rendue dans des tons inattendus de rouille, de brun et de vert.
La petite fille aux yeux clairs nous regarde bien en face, alors que tous les garçonnets sont occupés ailleurs. Elle pose sur la toile les seules teintes de bleu, celle de sa robe, franche, à laquelle répond celle, transparente, de son regard triste.
"Rien au-dessus d'elle, hormis les rares maîtres qui dominent l'époque entière", écrivit Camille Mauclair de Clémentine Hélène Dufau (cité dans René Guénon, Lectures et enjeux page 243)