C'était en 2003 ... pour 2014, wait and see....
Je vous ai habitués à cette série incontournable de billets sur le Festival d'Avignon, et ce n'est pas parce que l'heure est à l'inquiétude et au questionnement "faut-il y aller ou non" ? que je vais vous épargner cette année ma série de commentaires des spectacles vus. Car nous comptons bien en voir autant que les autres années : nous avons décidé d'y aller. D'abord, nous n'allons à aucun spectacle du IN, donc cela limite les risques. Quant au OFF, l'association Avignon Festival & Compagnies, a publié ce communiqué :
... Avignon Festival & Compagnies,
● rappelle que le OFF d’Avignon est le premier et le seul marché du théâtre dans notre pays et que les compagnies qui s’y rendent, très majoritairement autoproduites, ont déjà payé la quasi-totalité des frais inhérents à leur séjour (hébergement, lieux, répétitions, communication, etc.).
● rappelle que les 139 compagnies étrangères et les 16 compagnies d’outre-mer, présentes cette année ont ajouté aux frais précités, ceux de leurs transports aériens.
● constate que nos abonnés (52 000 en 2013) ainsi que de très nombreux spectateurs, inquiets devant la tournure des événements, nous interpellent quant aux répercussions possibles dans le OFF.
● constate que les programmateurs nous interrogent eux aussi face à l’impossibilité devant laquelle ils se trouveraient pour remplir leurs missions d’achat de spectacles.
En conséquence, Avignon Festival & Compagnies, dont la mission est d’être le premier prestataire de services de compagnies aux opinions multiples et diverses,
● s’engage auprès des 1307 spectacles représentés par 1083 compagnies, des 112 théâtres, des spectateurs et des professionnels fidèles du OFF à poursuivre toutes les actions entreprises pour la bonne marche du OFF 2014.
● affirme que les services de l’association resteront ouverts pendant toute la durée du festival pour le public – sans lequel le spectacle vivant n’aurait pas de sens, les professionnels et toutes les compagnies, indépendamment des positions de chacun vis-à-vis du conflit actuel.
Car Avignon, le Off, ce sont des mois, voire des années de préparation pour les troupes qui s'y lancent, un investissement financier considérable et, vraisemblablement, non remboursable (réservations de salles, de logements, décors, temps passé à préparer les spectacles) et c'est surtout le planning de leurs années à venir, leur gagne-pain qui disparait, si personne n'achète, cet été, leurs spectacles pour 2015, voire 2016. Sachant qu'en 2003, année de l’annulation du Festival IN, 87,4% des compagnies présentes dans le OFF avaient joué pendant tout le festival, et que nous faisions partie de ceux qui avaient annulé leur séjour, en 2014, nous y serons, et advienne que pourra.
Alors, bien sûr, la participation de certains provoquent l'ire des autres : il n'est qu'à lire la suite un peu crispée des commentaires sous le fameux communiqué. Pour une fois, les commentaires sont, dans l'ensemble, lisibles et argumentés, quoique parfois un peu extrêmes. Les uns réclament l'annulation des spectacles, les autres revendiquent le droit de gagner leur vie et de ne pas fusiller leurs saisons à venir. Si "des grévistes extrémistes collent des banderoles « Annulé » sur les affiches des spectacles du Off", on se méfiera. Si des jusqu'au-boutistes viennent troubler les représentations, on patientera. Et comme nous ne sommes pas des fadas des parades, on n'ira pas faire le coup de poing avec les agités de tous poils.
Voilà, c'est décidé : nous, public, nous serons là. Avec armes et bagages : brumisateur pour la chaleur, éventail pour les cas d'extrême urgence, téléphone pour réserver et crayon pour noter ! Sus au OFF ...
Olivier Py a décidé, le 25 juin, de ne pas annuler le IN, c'est une décision courageuse, même si certains la vilipendent. Au moins, cela permet d'y voir plus clair. La suite dans les prochains épisodes. A l'heure où paraîtront ces lignes (billet écrit avant de partir), nous serons déjà dans le creuset, au coeur du débat, au centre des polémiques... prêts à remplir du mieux possible notre métier, celui de spectateur !!
Voilà, c'est décidé : nous, public, nous serons là. Avec armes et bagages : brumisateur pour la chaleur, éventail pour les cas d'extrême urgence, téléphone pour réserver et crayon pour noter ! Sus au OFF ...
Olivier Py a décidé, le 25 juin, de ne pas annuler le IN, c'est une décision courageuse, même si certains la vilipendent. Au moins, cela permet d'y voir plus clair. La suite dans les prochains épisodes. A l'heure où paraîtront ces lignes (billet écrit avant de partir), nous serons déjà dans le creuset, au coeur du débat, au centre des polémiques... prêts à remplir du mieux possible notre métier, celui de spectateur !!